Gabriel Noguès et Alain Bottecchia
Compte rendu de la visite du 09 juin 2014
Sur les terres de Gabriel à Prayssas
En 2010, Gabriel a repris le verger familial de 4 ha, avec un BTA et un BTS agricoles en poche. La surface se compose de 1 ha de vigne (en bio) et de 3 ha de nectarines, pêches et abricots menés en raisonnée. Il est double actif car l'arboriculture est une activité saisonnière de 5 mois uniquement qui ne lui permet pas de dégager un revenu suffisant. Il est technico-commercial agricole. Initialement, la récolte était vendue au MIN (marché d'intérêt national) d'Agen. Puis il a commencé à fournir l'AMAP de Léognan, et maintenant, toute la récolte et celle de Alain, est écoulée en circuit court avec une dizaine d'Amap girondines (ce réseau est très peu développé en Lot et Garonne).
Malgré les difficultés techniques, Gabriel et Alain essaient de trouver des modes de lutte contre les parasites et les ravageurs qui permettent d'éviter l'utilisation de produits chimiques. Pour lutter contre la « Tordeuse orientale du pêcher», (chenille de papillon), Gabriel fait appel (en début de floraison) à des dispositifs émetteurs de phéromones spécifiques qui désorientent les papillons adultes mâles. Incapables de trouver leurs femelles, il n'y a pas d'accouplement, donc pas d'oeufs fécondés, et pas de chenilles.
Sur les terres d'Alain à Monbahus
Le verger repris par Alain en 2011, se trouve à « Lasserre » sur la commune de Monbahus. C'est la ferme de ses grands parents maternels. Elle se compose d'1 ha d'abricotiers, 10 ares de cerisiers, 1,60 ha de pruniers et 2 ha de noyers. Il a repris également la ferme de ses grands parents paternels située près de Miramont de Guyenne, spécialisée en élevage de veaux labellisés « veaux sous la mère ». Comme son associé, Alain est double actif et technicien à plein temps dans un groupement de pruniculteurs.
«Avec Gabriel, nous avons une petite SAU (surface agricole utile), donc une production en volume faible et pas de main d'oeuvre. C'est une production à notre échelle qui nous permet de travailler la qualité de nos produits et d'être à l'écoute des consommateurs qui nous font confiance. Nous n'avons pas une approche « business » de notre métier. Ici on essaie de fournir un fruit cueilli à maturité. Les fruits ramassés trop tôt sont certes moins fragiles mais ils perdent en qualité gustative. »
Alain nous a expliqué qu'il pratique une taille « d'ouverture de l'intérieur » pour les abricotier et cerisiers :
-pour améliorer l'aération et l'état sanitaire des arbres
-pour offrir le maximum de soleil aux fruits
-pour cueillir les fruits sans échelle
«Même si la production n'est pas en Bio, nous essayons de limiter l'utilisation des produits phytosanitaires ».
"Les pruniers Dente de la ferme, introduits il y a 4 siècles dans le sud ouest, ont été plantés par mon grand père en 1957. Je fournis aux AMAP, un pruneau « mi cuit » à partir de septembre, et non un « pruneau d'Agen». Le pruneau mi cuit est une prune mature séchée qui comporte au maximum 40 % d'humidité et sans conservateur» nous dit Alain.
2 ha supplémentaires de noyers ont été mis en place au printemps. Un engrais vert entre les rangs a été semé : il sera broyé pour faire un paillage naturel pour les arbres et éviter les désherbants.
Il faudra attendre 5 ans pour la récolte des fruits.